1962 – 2022 : Il y a 60 ans, les Accords d’Evian et du cessez-le-feu en Algérie étaient proclamés.

1962 – 2022 : Il y a 60 ans, les Accords d’Evian et du cessez-le-feu en Algérie étaient proclamés.

La cérémonie de la commémoration du 19 mars (journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats au Maroc et en Tunisie) s’est déroulée ce samedi à 11h devant le monument aux morts, en présence des élus, des représentants des anciens combattants, de 3 représentants des enfants du CME et d’une foule de Cypriennois.

L’émotion et le recueillement était présent lors des prises de parole et du dépôt de gerbe.

Le président de la FNACA, Mr Wrobel a lu la lettre de la secrétaire d’État, Geneviève Darrieusecq, dans laquelle, après avoir relaté les circonstances du cessez-le-feu et le nombre de militaires tués ou blessés, elle en évoque les conséquences diverses et annonce la date symbolique du 18 octobre 2022 (anniversaire de la promulgation de la loi reconnaissant officiellement le caractère de guerre et de combats) pour l’organisation d’un hommage national.

Mr Grillet a lu, quant à lui, la lettre de la FNACA et Mr le Maire, Marc Archer a prononcé un discours lourds d’interrogation mais aussi d’espoir.

 

Discours de Mr le Maire

[…]

 » La guerre d’ALGERIE reste et restera une déchirure dans la mémoire de notre pays.

60 ans après les accords d’EVIAN et du début du processus de paix de ce qui a été nommée « la sale guerre » un sentiment de culpabilité émerge au niveau de l’Etat.

Mais qu’à ton fait pour ces appelés du contingent, pour ces jeunes gens d’entre 20 et 30 ans qui venaient des 4 coins de France à qui on avait fait croire qu’ils partaient pour une mission de « pacification et de maintien de l’ordre » ?

Ils se sont, vous vous êtes retrouvés avec ce leurre d’être les acteurs bienfaiteurs qui devaient régler ce qui était nommé pudiquement les évènements de l’Algérie Française.

Une sale guerre, l’horreur et la mort, la peur pour des intérêts qui n’étaient pas les leurs qui n’étaient pas les vôtres.

Je ne peux que m’interroger sur cet abandon d’autant qu’aujourd’hui la guerre est aux portes de l’EUROPE et encore une fois, pourquoi ?

Vous avez vécu l’horreur et la peur, je ne mets pas en doute votre courage, votre sens du devoir et de votre patriotisme, mais pourquoi ?

Alors oui, par respect, par devoir, par je ne sais quelle obligation de culpabilité.

En ce 19 mars, nous sommes là, vous êtes là, anciens combattants qui êtes de moins en moins nombreux. L’usure du temps et de la vie étant inexorable.

Sachez au moins, en ce jour de commémoration, que votre sacrifice n’est pas vain, vous nous convoquez à respecter la paix à respecter l’autre à respecter nos différences.

MERCI de nous rappeler que célébrer la paix est avant tout un devoir.

Je me rends bien compte que mes propos détonnent par rapport au message très policé que monsieur le Président de la FNACA vous lira dans quelques minutes au nom de la France.

Certes, nous avons l’obligation de ce devoir de mémoire, de respect pour ceux qui ont perdu la vie dans un pays qui n’était pas le leur.

Très souvent je pense aux traumatismes, aux cauchemars, à l’obligation de responsabilité que vous portez depuis 60 ans.

Vous avez appris la fraternité des armes et combien être français exigeait de sacrifice.

Vous avez vu vos camarades tomber.

Vous avez traversé les plus terribles épreuves, celles qui vous marquent à jamais.

Alors qu’aujourd’hui, l’Algérie bégaie sa démocratie, vous ne pouvez que vous poser la question de votre sacrifice. POURQUOI ?

PERSONNE ne répondra à vos interrogations, vous continuerez à vivre avec le poids d’un conflit qui n’était pas le vôtre.

Heureusement, mieux que quiconque, vous savez, vous, anciens combattants d’Algérie que transmettre, témoigner et faire partager votre expérience sont les meilleurs atouts pour la compréhension.

De cette compréhension de l’histoire, du passé, pourra en découler la paix que nous chérissons tous.

La paix des peuples passera toujours par la tolérance, par le respect des différences, par le respect des idées et aussi par la main tendue.

Que cette paix accompagne longtemps nos enfants, nos petits-enfants, notre pays.

C’est ce message d’unité et de paix, de rassemblement aussi que je souhaitais, aujourd’hui en ce 19 mars 2022, délivrer devant vous.

Alors souvenons-nous, partageons, transmettons…

VIVE LA REPUBLIQUE,

VIVE LA FRANCE,

VIVE LA PAIX. «